Un édifice roman a précédé l’église actuelle. Elle est mentionnée pour la première fois dans une bulle du Pape Alexandre III en 1173.
Le choeur, la nef et la façade datent du XVème siècle. La nef fut voûtée en 1651. Elle se compose de deux voûtes séparées par un arc doubleau. Des croix de consécration rouges sont peintes sur les piliers. Six chapelles, de part et d’autre de la nef, datent du XVème siècle. L’ancienne chapelle Saint Sébastien, au sud, en entrant (avec ses fresques murales sur le mur ouest: Annonciation et têtes d’apôtres) date de 1417. La sacristie et la chaufferie occupent l’ancienne chapelle Notre-Dame de Pitié, construite en 1655.
Les fonts baptismaux, à leur place (c’est-à-dire à l’entrée ouest de l’église, côté nord), sont du XVème siècle; leur couvercle-cloche est du XIXème siècle. L’église a été restaurée de 1983 à 1991.
Statues: Saint Marcel, pape, coiffé de la tiare, XVIème s., anc. chapelle Ste Marguerite, mur-sud;
Saint Roch, accompagné d’un ange, XVIIème s., anc. chapelle Ste Croix et St Claude (1450) et actuelle entrée nord.
Maître-autel: en bois doré, XVIIIème s.; il aurait été donné par le Cardinal Fesch, oncle de Napoléon 1er, archevêque de Lyon. Deux reliquaires, de part et d’autre du tabernacle (2ème moitié du XVIIème s./1ère moitié du XVIIIème) recèlent des reliques de St Roch et de St Fulgent (reliquaire à la tête d’homme), de St Vincent de Paul, St Marcel, St François de Sales, St Vincent de Paul et Ste Beatae, martyr (reliquaire à la tête de femme).
L’autel « de la Trinité » et l’ambon, en bois de tilleul, doré et peint, a été créé pour Tossiat, et bénit en 1998.
Ont été détruits à la Révolution: le clocher (comme tous ceux de la région par le Conventionnel Albitte*, en 1793) et le porche. Le clocher a été reconstruit en 1860 dans le style roman.
Ont été détruits après le Concile Vatican II (1962-1965): la chaire et la table de communion.
Le choeur est sous alarme et les statues fixées.
La dédicace (consécration) de l’église a été faite tardivement, le 18 mai 1511.
Extérieur: la Croix du parvis est gothique (XVIIè s.). Au-dessus et aux pieds du Christ, les pointes des ailes d’anges se touchent. Les fleurs de lys ont été ajoutées au XIXème siècle.
Le bénitier, à droite de l’entrée, porte la date de 1482. On pense qu’il servait à baptiser les enfants morts-nés.
Sur les contreforts du mur-sud, on voit deux cadrans solaires, dont l’un est daté 1686.
Source: Diocèse de Belley-Ars, service diocésain d’Art sacré, 2007.
(*) Antoine, Louis ALBITTE (1761-1812). Dans le département de l’Ain, il fit détruire près de 800 clochers et porter à la fonderie de canons de Pont-de-Vaux 1.500 à
1.600 cloches (un certain nombre a pu être récupéré par les communes). Il mena une politique violemment anti-religieuse et imposa aux prêtres jureurs une déclaration d’apostasie dite
« Serment d’Albitte ». Les arrêtés d’Albitte (janvier 1794) mettent même fin au culte constitutionnel et, à partir de ce moment, tout culte cesse dans les paroisses.
(Cf. Jérôme CROYET, Albitte. Le Tigre de l’Ain, Bourg-en-Bresse, Musnier-Gilbert Éditions, 2004, 352 p.)